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Le Syndrome de la Fenêtre Cassée

  • Photo du rédacteur: Bon ENVOL/Sophie Ponticelli
    Bon ENVOL/Sophie Ponticelli
  • 18 mars 2020
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 19 mars

Traduction d'un Morning Musing de FlyLady


Chers amis,


Hier soir, alors que nous nous mettions au lit, Robert a eu une épiphanie! Mais comme il me connaît trop bien, il a refusé de me la partager sur-le-champ. Il savait que si j’entendais son idée à ce moment-là, je passerais la nuit entière à réfléchir ou à écrire, incapable d’éteindre mon esprit. Il m’a simplement demandé de le lui rappeler le matin et qu’après il nous écrirait un essai.


Mon cher mari est l’homme le plus intelligent que je connaisse. Et ce que j’aime le plus, c’est qu’il ne cherche jamais à me faire sentir ignorante. De mon côté, je ne lève jamais les yeux au ciel lorsqu’il m’explique quelque chose – bien au contraire, j’adore écouter ses réflexions. (D’ailleurs, petite parenthèse: les hommes détestent qu’on lève les yeux au ciel, il me l’a avoué hier soir… qui l’eût cru?)


Je peux lui poser n’importe quelle question, et il me donnera toujours une réponse, ou au moins m’indiquera où la trouver. C’est comme vivre avec une encyclopédie vivante, et j’adore ça! C’est aussi un excellent pédagogue.


Cela fait longtemps que je lui ai demandé d’écrire pour nous, et même s’il l’a fait par le passé, cela faisait un bon moment qu’il n’avait pas pris la plume. Aujourd’hui, il l’a fait.


FlyLady

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Le Buste de Pallas – Un texte de l’Éditeur de Minuit de Robert Cilley


Dans le poème "Le Corbeau" d’Edgar Allan Poe, une seule phrase contient la description condensée d’une pièce. L’oiseau entre et vient se percher "sur un buste de Pallas, juste au-dessus de ma porte de chambre". Essayez, à notre époque où les plafonds mesurent 2,5 mètres et où les murs sont faits de cloisons sèches, d’imaginer une pièce avec une étagère, ou peut-être une niche, au-dessus de la porte – un espace suffisamment haut pour accueillir un buste en marbre grandeur nature avec un grand oiseau perché dessus. Il devait y avoir au moinsfom sous plafond, voire 3,5m. Un plafond haut, en tout cas, et une sorte d’étagère d’exposition au-dessus de la porte.


Le poète mentionne des livres – "de nombreux volumes étranges et curieux de savoirs oubliés" – ce qui signifie qu’il devait y avoir une bibliothèque, et dans une telle pièce, il y aurait aussi du lambris, des boiseries, des moulures couronnées, des cimaises, tout ce qui compose une véritable pièce de lecture dans un club londonien. Je ne sais pas s’il existe encore des clubs de ce type à Londres, ou même s’ils ont jamais existé ailleurs que dans la littérature et les dessins du New Yorker, mais peu importe, je peux les imaginer. Et je peux imaginer les gens qui les fréquentent, deux types de personnes, et seulement deux: ceux qui appartiennent à cette jungle particulière, et leurs domestiques.


Les habitués portent des vêtements qui nous sembleraient inconfortablement formels: des habits à l’anglaise en tweeds, au minimum, avec gilets, chaînes de montre et chaussures à semelles de cuir. Essayez donc d’imaginer des semelles en caoutchouc à motif en nid d’abeille sur ces tapis. Cela ne colle pas, n’est-ce pas? Les domestiques, quant à eux, sont habillés différemment – de façon plus sobre, plus uniforme, mais toujours en accord avec l’environnement.


Les ouvriers, bien sûr, ne se promènent pas dans les parties lambrissées de l’endroit. Ils seraient déplacés, dans le sens littéral du terme. D’une part, ils n’y sont pas parce que les habitués n’apprécieraient pas leur présence, mais aussi parce qu’un plombier en salopette usée et semelles en caoutchouc ne se sentirait pas à l’aise dans un tel environnement. Il a peut-être son propre club, mais il ne ressemble en rien à la chambre décrite par Poe. Et tandis que les élégants dandys anglais s’habilleront sur leur trente-et-un pour le Derby, on ne les verra pas, eux ni personne d’autre, vêtus de la sorte lors d’un match de baseball américain. Car ce ne sont pas les vêtements en eux-mêmes qui comptent, mais ceux qui conviennent à l’endroit. Un lieu définit ses habitants.


Il y a un bâtiment sur le campus de l’université de Chapel Hill, avec une grande salle de lecture aux plafonds hauts, lambrissée, dotée de grandes fenêtres. Autrefois, elle aurait pu passer pour un véritable club anglais. Mais lorsque j’y étais, elle était tombée sous la coupe du département des bâtiments et terrains, dont la philosophie semblait être "Ça peut attendre". Le lambris était éraflé, les luminaires suspendus étaient poussiéreux, les sols étaient nus et avaient depuis longtemps perdu leur éclat. Quant aux étudiants qui y passaient du temps – moi y compris – ils portaient les mêmes vêtements qu’en cours: jeans, peut-être des kakis, des shorts coupés, des sweats, des t-shirts à slogans, des chaussures à semelles en caoutchouc, voire pas de chaussures du tout. L’état lamentable de l’endroit avait permis au commun des mortels (moi y compris, encore une fois) de s’y sentir à l’aise, alors qu’un Anglais en tenue impeccable y aurait semblé ridicule. Un lieu définit ses habitants, et quand un lieu change, ses habitants se redéfinissent.


Notez bien ceci: peu importe pourquoi un endroit change, ni dans quelle direction. La règle reste valable. Prenez ce club londonien, installez un distributeur de boissons en plastique brillant dans un coin, et le code vestimentaire changera. Cela peut être une bonne ou une mauvaise chose, mais ce sera une chose différente. Ou prenez une église où tous les hommes portent des vestons et des cravates. Ajoutez de la musique à la guitare et suspendez quelques bannières en feutre avec des formes collées, et observez la disparition progressive des cravates.


Bien sûr, il ne s’agit pas seulement de pièces. Nous avons laissé nos centres-villes se transformer en véritables clapiers à échelle humaine, et la criminalité a augmenté. L’environnement a façonné ses habitants, et ce qui nous semble être des crimes sont pour eux des stratégies de survie. Un quartier délabré n’attire pas les criminels, il les crée. Et réparer les fenêtres brisées, enlever les carcasses de voitures, boucher les nids-de-poule ne chasse pas la racaille ailleurs ; cela change l’image que les habitants ont d’eux-mêmes, et ils ne sont plus de la racaille.


Distributeurs de boissons. Fenêtres brisées. Voitures abandonnées. Lambris éraflés. Piles de journaux. Tiroirs remplis d’objets inutiles. Tas de choses entassées sur le lit de la chambre d’amis. Désordre. Désordre. Désordre. Un lieu définit ses habitants.


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Ici FlyLady: Robert me l’a lu à voix haute, puis je l’ai relu moi-même. Maintenant, j’ai les larmes qui coulent sur mon visage. Il savait à quel point j’étais bouleversée hier en écrivant cet essai sur le fait de ne pas abandonner.


Nos environnements créent-ils la dépression, ou est-ce la dépression qui crée le désordre? N’est-ce pas toujours la question proverbiale: qui est venu en premier, l’œuf ou la poule? Au fond, cela n’a pas d’importance. Nous pourrions débattre de ces questions toute la nuit, mais tout ce que cela ferait, c’est nous distraire de l’essentiel : agir. Comme l’a dit Martin Luther King Jr., nous n’avons pas besoin de voir le sommet de l’escalier pour en monter la première marche.

Votre premier Pas De Bébé est de vous habiller avec des chaussures à lacets!

Puis de faire briller votre évier!

Il faut bien commencer quelque part! Voici un aussi bon endroit qu’un autre!

Prenez ma main!



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