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Photo du rédacteurBon ENVOL/Sophie Ponticelli

Le Syndrome de la Fenêtre Cassée

Traduction d'un Morning Musing de FlyLady


Chers amis,

Hier soir, alors que nous nous couchions, Robert a eu une révélation! Puisqu'il me connaît bien, il a refusé de la partager avec moi au moment où nous fermions les yeux. Je serais restée éveillée toute la nuit à réfléchir ou à écrire parce qu'il est difficile de me décourager. Il m’a demandé de le lui rappeler le matin et qu’après il écrirait un essai pour nous.

Mon cher et tendre est l'homme le plus intelligent que j'aie jamais rencontré et le mieux c’est qu'il n'essaie pas de me faire me sentir idiote. Mais je ne roule pas les yeux quand il explique les choses non plus. Je suis vraiment intéressée par ses pensées. (De toute façon, les hommes détestent quand on roule des yeux, m’a-t-il dit hier soir; qui l’eût cru?) Je peux lui demander n'importe quoi et il me donnera la réponse ou au moins me dira où la trouver. C’est comme vivre avec une encyclopédie vivante. J'adore. C'est aussi un bon professeur. Je lui avais déjà demandé d'écrire par le passé et parfois il l'a fait mais pas depuis très longtemps. Aujourd'hui, il a écrit ceci pour nous.

FlyLady

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Le Buste de PallasUn texte de l’Éditeur de Minuit de Robert Cilley


Dans le poème de Poe, Le Corbeau, il y a, en une seule phrase, la description condensée d'une chambre. L'oiseau entre et se perche "sur un buste de Pallas, juste au-dessus de la porte de ma chambre". Essayez, à l'époque des plafonds de 2,5 mètres et des bâtiments en placoplâtre, d'imaginer une pièce avec une tablette ou peut-être un médaillon, au-dessus de la porte - en d'autres termes, un espace au-dessus de la porte, suffisamment haut pour contenir un buste en marbre grandeur nature avec un grand oiseau assis dessus. Il devait y avoir un plafond de 3 mètres au moins, et plus probablement 3,5 mètres. Un haut plafond, quoi qu’il en soit, et une étagère quelconque au-dessus de la porte.

Le poète mentionne des livres - "maint précieux et curieux volume d’une doctrine oubliée", il devait donc y avoir une bibliothèque avec, dans ce type de pièce, des boiseries, des lambris, des moulures couronnées et décoratives, et tout le toutim. Un peu comme j’imagine à quoi une salle de lecture d'un club de Londres devrait ressembler. Je ne sais pas s'il existe de tels clubs, ou s’il n’y en a jamais eu, mise à part dans la littérature et les dessins animés new-yorkais. Mais peu importe, je peux les imaginer. Et je peux imaginer des gens à l’intérieur, deux types de personnes en fait, et seulement deux: ceux originaires d’une jungle particulière, et leurs serviteurs.

Les autochtones portent des vêtements qui pour nous seraient inconfortablement formels: les tweeds anglais, au minimum, avec des gilets, des chaînes de montres et des chaussures à semelles de cuir. Allez-y, essayez d'imaginer des semelles en caoutchouc à motif gaufré sur ces tapis; ça ne va pas, non? Les employés sont habillés différemment - plus simplement, plus uniformément, mais toujours en harmonie avec l'environnement.

Les gens de métier, bien sûr, ne se promènent pas dans les parties lambrissées de l'endroit. Ils sembleraient déplacés au sens littéral du terme. D’un côté, ils n’y vont pas parce que les indigènes désapprouveraient, mais d’un autre côté, c'est parce qu'un plombier en salopette usée et semelles en caoutchouc ne se sentirait pas à l'aise dans ces lieux. Il a son club, peut-être, mais ça ne ressemble pas à la chambre de Poe. Et tandis que les dandys anglais s'habillent sur leur trente-et-un pour le Derby, vous ne les verrez pas, ni personne d'autre, habillé ainsi, disons lors d'un match de baseball américain. Parce que ce ne sont pas les vêtements en tant que tels qui importent, mais les vêtements appropriés pour l'endroit. Un lieu définit ses indigènes.

Il y a un bâtiment sur le terrain de l'Université à Chapel Hill, avec une grande salle de lecture, de grandes fenêtres à hauts plafonds et lambrissées. À un moment donné, elle serait passée pour une salle de club anglais. Quand j'étais là-bas, elle a été victime de la philosophie du. "Ça Peut Attendre" du département d’entretien des bâtiments. Les lambris étaient éraflés, les luminaires suspendus aux hauts plafonds étaient poussiéreux, les sols étaient nus et avaient depuis longtemps perdu leur éclat et les étudiants qui y traînaient, moi y compris, portaient ce qu'ils portaient en classe: des jeans peut-être ou des treillis, des shorts, des pulls molletonnés, des t-shirts avec des messages, des chaussures à semelles en caoutchouc ou pas de chaussures du tout. La triste condition de l'endroit avait laissé le troupeau commun (encore une fois, moi y compris) se sentir chez lui, alors qu'un Anglais correctement paré aurait ressemblé à un idiot là-bas. Un lieu définit ses autochtones et lorsqu'un lieu change, les autochtones sont redéfinis.

Remarquez bien: peu importe pourquoi le lieu change, ni dans quelle direction. La règle fonctionne toujours. Prenez la salle de club de Londres, placez dans le coin un distributeur de sodas avec une façade en plastique bien éclairée et la tenue vestimentaire changera. Ce peut être une bonne ou une mauvaise chose, mais ce sera différent. Ou prenez une église où tous les hommes portent des pardessus et des cravates. Apportez de la musique à la guitare et accrochez quelques drapeaux avec des formes de feutrine collées dessus, et voyez ce qui se passe avec le nombre de cravates.


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Nous ne parlons pas seulement des pièces, bien sûr. Nous avons laissé nos centres-villes devenir des trous à rats à taille humaine et la criminalité augmente. Le lieu a défini ses autochtones, et ce qui est un crime pour nous, sont des compétences d'adaptation pour eux. Un quartier détérioré n'attire pas l'élément criminel, il le crée. Et réparer les fenêtres cassées, remorquer les carcasses de voitures, boucher les nids de poule, ne conduit pas la racaille ailleurs. Cela change l'image de soi des autochtones, et ils ne sont plus de la racaille.

Distributeurs de boissons. Fenêtres cassées. Carcasses de voitures. Lambris éraflés. Des piles de journaux. Des tiroirs pleins de choses qui ne seront jamais utilisées. Des trucs entassés sur le lit de la chambre d’amis. Désordre. Désordre. Désordre. Un lieu définit ses autochtones.

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FlyLady ici: Robert m'a lu ceci à voix haute et je l'ai relu pour moi-même. Maintenant, j'en ai des larmes qui coulent sur mon visage. Il savait à quel point j'étais bouleversée hier d'écrire l'essai sur le fait de ne pas abandonner.

Est-ce que notre environnement crée la dépression ou la dépression crée-t-elle le désordre? Cela n'a-t-il pas toujours été comme la question proverbiale: qui est venu en premier l’œuf ou la poule? Eh bien, cela n'a vraiment pas d'importance. Nous pouvons discuter de l'une ou l'autre des questions toute la nuit et tout ce que ça fait, c'est de nous empêcher d’agir. Nous n'avons pas besoin de voir le haut de l'escalier pour faire le premier pas, comme l'a dit Martin Luther King Jr.

Votre premier Pas De Bébé est de vous habiller avec des chaussures à lacets!

Alors allez faire briller votre évier!

Nous devons bien commencer quelque part! Voici un aussi bon endroit qu’un autre!

Prenez ma main! Je vous en prie!



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